Les plus grandes entreprises technologiques du monde pourraient faire face à des milliards de dollars d’amendes pour violation de la nouvelle législation de l’Union européenne. La loi historique sur les services numériques est la réponse de l’UE à ce qu’elle considère comme un échec des géants de la technologie à lutter contre les contenus illégaux sur leurs plateformes. La non-conformité pourrait coûter aux entreprises jusqu’à 6 % de leurs ventes annuelles mondiales lorsque les règles entreront en vigueur dès 2024.
Les échecs pourraient être extrêmement coûteux. Sur la base de leurs ventes annuelles déclarées en 2021, Amazon, par exemple, pourrait faire face à une amende théorique pouvant atteindre 26 milliards d’euros (28 milliards de dollars) pour non-conformité future à la DSA, ou Google jusqu’à 14 milliards d’euros.
La lanceuse d’alerte de Facebook, Frances Haugen, a déclaré que la DSA pourrait représenter un « étalon-or mondial » pour la réglementer.

Tous les sites Web seront responsables devant la DSA, mais les plates-formes comptant plus de 45 millions d’utilisateurs devront se conformer à des règles plus strictes, telles que le paiement à Bruxelles d’une redevance de surveillance pouvant atteindre 0,1% de leurs revenus annuels mondiaux pour faire respecter la loi, et fournir régulateurs avec des rapports annuels sur le contenu illégal et préjudiciable sur leurs sites.
Un accord sur le texte de la DSA sera le deuxième texte législatif majeur du règlement numérique de Bruxelles à être cimenté en un mois. Le 24 mars, l’UE a finalisé sa loi sur les marchés numériques, un cadre connexe qui oblige les «gardiens» à respecter des règles antitrust strictes.
Les deux lois ont été conçues pour lutter contre la domination du marché et la sécurité sur Internet. Mais alors que le DMA annoncé précédemment cible une douzaine de grandes entreprises technologiques, principalement basées aux États-Unis, le DSA établit des normes de base pour tous.