Les membres du Parlement européen (MPE) ont exprimé leur profonde inquiétude face à la récente décision des talibans de prolonger indéfiniment l’interdiction d’autoriser les filles de septième année et au-dessus à fréquenter l’école.
Les écoles pour filles devaient rouvrir dans tout l’Afghanistan après des mois de fermeture, mais les talibans ont annoncé que les écoles secondaires et les lycées pour filles resteraient fermés jusqu’à nouvel ordre. Cette décision a suscité de vives réactions nationales et internationales.
Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement européen a appelé à l’annulation de ces restrictions, tout en notant les engagements antérieurs des talibans selon lesquels ils garantiraient l’accès à l’éducation pour tous les citoyens.
Les députés ont déploré la détérioration constante de la situation des femmes et des filles en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. Le Parlement a condamné leur volonté persistante d’effacer les femmes et les filles de la vie publique et de nier leurs droits les plus fondamentaux, notamment l’éducation, le travail, la circulation et les soins de santé.
« Dans un contexte d’aggravation de la situation des droits de l’homme et suite à une décision récente, les femmes afghanes ne sont plus autorisées à parcourir des distances de plus de 45 miles (72 km) depuis leur domicile sans l’accompagnement d’un proche parent masculin », ont déclaré les députés.
Ils ont salué la bravoure des filles et des femmes qui participent aux manifestations de rue contre ces développements et le régime des talibans, et ont appelé l’UE et ses États membres à accroître leur soutien aux militantes des droits des femmes dans le pays.
Le Parlement européen a également souligné que la délégation de l’UE à Kaboul, rétablissant une présence minimale sur le terrain aux fins de coordonner l’aide humanitaire et de surveiller la situation humanitaire, ne constitue pas une reconnaissance du régime taliban par l’Union européenne.
Le régime taliban qui a pris le contrôle de Kaboul en août dernier a restreint les droits et les libertés des femmes, les femmes étant largement exclues du marché du travail en raison de la crise économique et des restrictions.