Des centaines de milliers de personnes, pour la plupart des enfants vivant en Afrique, succombent chaque année au paludisme, un fléau séculaire transmis par les moustiques qui s’est aggravé lors de la pandémie de COVID-19.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 627 000 personnes sont mortes du paludisme en 2020, la dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2019.
A l’approche de la Journée mondiale contre le paludisme lundi, l’AFP revient sur cette maladie notoire et sur l’engouement autour des nouveaux vaccins.
La moitié du monde en danger
Le paludisme est une menace pour la moitié de la population mondiale.
L’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud-Est, la Méditerranée orientale, les Amériques et les régions du Pacifique telles que la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon sont toutes considérées à risque.
Faire reculer la maladie
Avant 2020, le monde avait fait des progrès constants dans la transmission et le traitement du paludisme, principalement grâce à l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, de tests et de médicaments efficaces.
Les cas annuels avaient chuté de 27 % en 2017 par rapport au début du siècle et les décès avaient chuté de plus de 50 %.
En juin 2021, la Chine a été certifiée exempte de paludisme par l’OMS, mettant fin à une longue bataille qui a commencé dans les années 1940 lorsque le pays a signalé 30 millions de cas par an.
La Chine a passé quatre années consécutives sans un seul cas d’origine locale.
Revers
Quelque 241 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde en 2020, soit 14 millions de plus qu’un an plus tôt, selon l’OMS.
Environ les deux tiers des décès supplémentaires en 2020 étaient liés à l’interruption de la prévention, du dépistage et du traitement du paludisme pendant la pandémie de coronavirus.
De nombreux patients ont évité les hôpitaux par crainte de contracter le nouveau virus.
Grand tueur en Afrique
L’Afrique subsaharienne est l’endroit où se produisent 95 % de tous les cas de paludisme et 96 % de tous les décès.
La moitié des cas dans le monde en 2020 ont été signalés dans quatre pays africains : le Nigeria (31,9 % des cas connus), la RD Congo (13,2 %), la Tanzanie (4,1 %) et le Mozambique (3,8 %).
De très jeunes victimes
Les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables au paludisme.
En 2020, quelque 80 % du total des décès dus au paludisme sur le continent africain appartenaient à cette catégorie d’âge.
Cinq espèces de parasites
Les archives de la maladie remontent à l’Antiquité, avec des symptômes tels que fièvre, maux de tête et douleurs musculaires, suivis de cycles de frissons, de fièvre et de transpiration.
Cinq espèces de parasites causent le paludisme chez l’homme, et toutes se propagent par les piqûres de moustiques femelles infectées.
Le parasite Plasmodium falciparum est responsable de la plupart des décès.
Traitements
Plusieurs traitements préventifs sont disponibles qui aident à réduire l’intensité de la maladie et à éviter les décès ainsi qu’à réduire la transmission.
Selon l’OMS, le meilleur, en particulier pour le paludisme à P. falciparum, est la thérapie combinée à base d’artémisinine (ACT).
Des traitements préventifs sont également fortement recommandés pour les femmes enceintes et les nourrissons vivant dans des zones à risque et les voyageurs se rendant dans ces zones. Les moustiquaires imprégnées d’insecticide sont également un bouclier bon marché et efficace.
Buzz sur les vaccins
En octobre 2021, l’OMS a recommandé une « large utilisation » du premier vaccin antipaludique au monde pour les enfants d’Afrique subsaharienne après avoir examiné un programme pilote mené au Ghana, au Kenya et au Malawi.
Le vaccin RTS,S, fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline, a permis de réduire considérablement la mortalité infantile due au parasite P. falciparum, le plus répandu en Afrique.
D’autres vaccins sont à l’horizon, dont un développé par l’Université britannique d’Oxford, dont le vaccin candidat Matrix-M est devenu le premier à dépasser un seuil d’efficacité de 75% de l’OMS.
© 2022 AFP